Nouvel

L’exposition « Jean Nouvel » du Centre Pompidou ne montrait aucune maquette, rien que des images. Le catalogue se devait à son tour d’être plus qu’un catalogue : un vrai livre sur les processus de création. Il fallait pour cela relever le défi que pose tout livre consacré à l’architecture : c'est-à-dire un problème d’échelle, puisque l’architecture est un art de masse, et que le livre contraint à la miniature.
Le catalogue était ainsi découpé en chapitres qui étaient autant de cahiers de 16 pages, le plus autonome possible les uns par rapport aux autres, chacun ayant son identité, son propre principe de mise en page. Exemple : comment rendre compte, au sein d’un livre, de l’idée que chaque projet influe sur les autres, selon une logique qui est celle de l’enchaînement ? En créant des parentés visuelles à l’aide de pages transparentes. Ailleurs, pour montrer comment la fascination pour le cinéma peut être une influence majeure de l’architecture moderne, on joue sur la sérialité, les images mises en ligne comme en une bande de photogrammes, etc.
L’addition de ces différents cahiers/chapitres donnent autant d’angles pour pénétrer l’univers créatif de Jean Nouvel (les projets impossibles, les rêves d’architecte, la création émancipée du réel, etc.). Mais derrière cette variété, c’est toujours une même trame qui compose la page. Diversité et stabilité.